Le tunnel sous le Semnoz et le BHNS

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Les études prospectives diligentées par la C2A à propos du « schéma multimodal des transports du bassin annécien », dont les résultats ont fait l’objet de publications officielles, en particulier l’étude TTK (Transport Technologie-consult Karlsruhe) en octobre 2012, révèlent que la solution préconisée par la C2A et l’ex-CG 74 sont en opposition avec leurs objectifs et les recommandations des consultants. Le dogmatisme dépassé des exécutifs locaux, encore affiché le 2 mars 2015, est loin de son éradication, pour le malheur des habitants.

En effet, le scénario « A » qui emporte la faveur de leurs présidents, constitué pour le contournement routier d’Annecy par le percement d’un tunnel routier « monotube à 2 sens de 2,9km entre Vovray et Sevrier » passant sous le Semnoz, relié, à son extrémité Nord, par une nouvelle voie urbaine de 2300m à un nœud routier (voir autoroutier) ou convergent 180000 véhicules /jour, couplé à un (faux- Ndlr) Bus à Haut Niveau de Service (BHNS) sur « un itinéraire de 26 km, avec des sections en site propre » (sic)  entre Annecy et Faverges non seulement ne résoudra pas le problème de mobilité mais au contraire aggravera la congestion, la pollution de l’air et les autres nuisances pour les habitants et visiteurs.  

 Aspirateur à voitures.

A budget-temps constant (conjectures / lois de Zahavi, Downs et Thomson, etc.) une nouvelle voirie permet d’aller plus loin, plus souvent, pour un plus grand nombre…jusqu’à nouvelle saturation. Ces nouveaux trafics induits ont été constatés notamment à Lyon au tunnel de Fourvière qui devait être délesté par la rocade Est, au tunnel de la Croix Rousse  avec le périphérique Nord. De même, le projet d’A45 doublant l’A47 de Lyon à Saint-Etienne induirait, selon la DUP, un trafic supplémentaire de 30%.

Hyper-congestion au-delà de Sevrier.

Face à la priorité confirmée pour la voiture, l’estimation de fréquentation de l’abusivement dénommé «BHNS», de l’ordre de 4 600 passagers / jour (étude SYSTRA) en 2030 ne représenterait qu’une part modale de l’ordre de 10%. Ainsi, avec la croissance de trafic résultant des 2 projets couplés et de la démographie, soit +30 à +45%, le trafic moyen de véhicules / jour à Saint-Jorioz passerait de19 100 actuellement à 25 000, voire 28 000 en 2030 !

Opposition avec les objectifs environnementaux.

L’augmentation de plus de 30 à 45% des véhicules x km résultant de l’attractivité très faible du faux «BHNS» et très forte du tunnel raccordé au nœud routier de Seynod serait en totale opposition avec les objectifs:

1) du CG 74 qui a déclaré vouloir s’engager dans une démarche d’excellence  environnementale,

2) du Schéma Régional Climat Air Énergie préconisant, pour Rhône-Alpes, une réduction de 40% des GES des transports en 2030,

3) du SCoT prescrivant une «réduction de l’usage de la voiture par report sur des transports en commun (TC) attractifs» et « une réduction de l’étalement urbain par densification le long des axes forts de TC»,

4) de l’Etat «une France exemplaire» par le respect du « facteur 4» (moins 75 % de GES en 2050 ce qui impliquerait d’obtenir moins 40 % en 2030) et par la transition énergétique (le transport routier est l’un des premiers consommateurs d’énergie et générateurs de gaz à effet de serre  ou GES),

5) de la Convention Alpine, 6) Normes Européennes.

5– Différences d’attractivité et de performances entre un « TCSP guidé » et le «pseudo BHNS»

Le premier, préconisé par les études à disposition du Conseil Départemental (en particulier TTK) fonctionne en site propre, en dehors de la voirie ordinaire, contrairement au second englué dans des embouteillages.   Le premier est sur rails, les rails de guidage pouvant seuls garantir une emprise minimale pour une insertion à côté de la voie verte sur l’emprise existante, donc totalement en site propre, une sécurité de circulation, une voie engazonnée plutôt que goudronnée pour les bus. Les trams électriques sont peu polluants (7 fois moins de CO2), plus confortables (absence de secousses, de dévers en courbes, bruit) et permettront le transfert direct en gare d’Annecy par la voie existante (revitalisation des liaisons Annecy- Genève prévue avec le CEVA). La vue panoramique (voie en surplomb) entre Duingt et Brédannaz est un atout touristique, l’accessibilité particulièrement aisée aux vélos et utilisateurs de fauteuils roulants en est un autre. Le tram est désormais un emblème mis en avant par nombre de villes (Strasbourg, Montpellier, Nice, Lyon…) et a, par son attractivité inégalable, convaincu plus de 27 agglomérations dont certaines de taille moyenne (Avignon -conjointement à des BHNS-, Valenciennes, Caen, Rouen, Orléans, Besançon, Aubagne. Et pas Annecy, où, selon les scénarii « B » et « C » de l’étude TTK, il serait la « seule alternative crédible à la voiture » et permettrait, grâce à son attractivité un transfert modal de 25%, taux minimum jugé nécessaire pour réduire la congestion d’ici 2030 ?                                                                                                                                EL-OL 23/04/2015